DÉMARCHE PHa/REs
Protection des habitats essentiels pour le rétablissement des espèces en péril aux Îles de la Madeleine
Nous pouvons vouloir préserver la nature simplement pour sa beauté ou pour le bonheur d’y pratiquer certaines activités. Mais en réalité, les milieux naturels sont à la base d’un grand nombre de sphères de notre vie, sans qu’on en prenne toujours conscience. Beaucoup d’éléments de notre quotidien et de notre qualité de vie reposent sur leur bon fonctionnement et leur conservation. Et c’est encore plus vrai dans une communauté insulaire comme celle des Îles-de-la-Madeleine.
Les écosystèmes de l'archipel, tels que les milieux marins, dunaires, humides, forestiers, sont interconnectés et dépendent les uns des autres. Un écosystème déstabilisé peut en impacter un autre à proximité, la santé de l’un influence donc celle de l’autre. Afin de maximiser les services rendus par les écosystèmes dont dépend la qualité de la vie (humains, animaux et végétaux), il est nécessaire de prendre soin de notre environnement. Il importe de prendre conscience que les milieux naturels supportent de nombreuses activités récréatives, culturelles, éducatives, sociales et même les principaux piliers économiques que sont les pêches et le tourisme.
La démarche PHa/REs, menée par Attention FragÎles sur le territoire des îles de la Madeleine depuis 2019, vise l’engagement de la collectivité pour prendre soin de son environnement ainsi que le maintien d’écosystèmes sains et résilients. C’est une démarche à long terme, impliquant autant des mesures de protection des écosystèmes et de leur biodiversité, qu’un changement des perceptions et des comportements à l’échelle de l'archipel.
PHa/REs - Protection des habitats essentiels et rétablissement des espèces en péril aux Îles-de-la-Madeleine est une démarche d’envergure, rassembleuse et structurante d’une durée de quatre ans (2019-2023). Cette démarche globale et intégrée vise à travailler avec les acteurs-clés et les utilisateurs du territoire afin de se doter d'une vision commune ainsi que planifier et mettre en œuvre une approche intégrée et collaborative pour la conservation et la gestion des habitats de l'archipel. Le territoire visé par cette démarche est l’archipel des Îles-de-la-Madeleine (terres publiques et privées), soit principalement les habitats essentiels d’espèces en péril, les aires protégées et les territoires connexes contribuant à la connectivité des écosystèmes. En tant qu’organisme porteur, Attention FragÎles accompagne, encourage et participe à la planification de l’ensemble de la démarche PHa/REs pour le territoire des Îles-de-la-Madeleine.
Les objectifs de cette démarche sont les suivants :
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Développer une approche collaborative et intégrée de la gestion des habitats avec les acteurs clés.
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Soutenir la mise en œuvre des stratégies concertées et des mesures de conservation prioritaires pour la protection des espèces en péril.
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Renforcer les capacités des acteurs à intégrer des mesures de conservation d’habitats d’espèces en péril dans leur gouvernance et leurs pratiques.
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Atténuer l’incidence humaine sur les habitats et les espèces visées, par une amélioration des pratiques et une harmonisation des usages.
En agissant de manière collaborative et intégrée avec les acteurs-clés du milieu et à l’échelle du territoire, Attention FragÎles vise par cette démarche à contribuer à atténuer l’incidence humaine sur les habitats et les espèces, rétablir et maintenir les populations d’espèces en péril ciblées, garantir la qualité des habitats, engager la collectivité dans la conservation des habitats et la protection des espèces en péril, renforcer les collaborations des partenaires pour une meilleure gestion et utilisation plus harmonieuse des habitats, favoriser une connectivité des écosystèmes et le maintien de leurs services écosystémiques, améliorer la résilience des milieux naturels de l’archipel et de la collectivité face aux changements climatiques, augmenter les aires de conservation en milieu privé sur le territoire en plus de démontrer aux acteurs du territoire les avantages socio-économiques d’une meilleure protection des milieux naturels et des habitats. Les espèces en péril prioritaires ciblées par cette démarche sont : le pluvier siffleur, le grèbe esclavon population des Îles-de-la-Madeleine, l’aster du golfe Saint-Laurent, la sterne de Dougall, le hibou des marais, le quiscale rouilleux et le bécasseau maubèche.
Cette démarche est soutenue principalement par Environnement et Changement climatique Canada, par le programme Lieux prioritaires désignés par les collectivités pour les espèces en péril.
Au cours de l’année 2020-2021, différentes activités ont été réalisées dans le cadre de ce projet et se déclinent en trois (3) grandes catégories, soit :
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la planification de mesures conjointes, écosystémiques, territoriales ;
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la mise en œuvre des mesures ciblées ;
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l’analyse, le suivi et l’évaluation.
Pour ce qui est de la planification des mesures conjointes multi-espèces, écosystémiques et territoriales, les résultats à atteindre sont les suivants :
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poursuite de l’identification des principales menaces et problématiques ;
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poursuite de l’accompagnement et des formations sur les approches d’innovation collaborative ;
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ateliers et rencontres de travail et de concertation avec les acteurs-clés et les utilisateurs ;
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élaboration du plan d'action concerté ;
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réflexion sur une plateforme ou outil de cartographie participative ;
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planification de l’approche avec les citoyens et différents groupes d’utilisateurs ;
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poursuite de la planification de l’approche auprès des propriétaires privés.
Pour la deuxième catégorie d’activités, soit la mise en œuvre des mesures prévues, pour cette deuxième année, des actions se sont déroulés en fonction des stratégies d'interventions suivantes :
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la présentation des résultats d’observation des plages ;
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la bonification des activités d’éducation relative à l’environnement ;
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l’initiation de démarches d’acquisition de propriétés privées.
Finalement, en regard de la dernière catégorie d’activités, soit le suivi, l’analyse et l’évaluation, deux principaux résultats étaient visés :
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la présentation d’un portrait synthèse préliminaire pour le territoire ;
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l’évaluation du niveau d’engagement des partenaires.
Au cours de l’année 2019-2020, différentes activités ont été réalisées dans le cadre de ce projet :
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Mobilisation des acteurs-clés et des utilisateurs : première approche auprès des partenaires pour leur présenter la démarche et susciter leur participation (26 rencontres individuelles, de groupes ou de comités ; 21 acteurs-clés ou groupes d’utilisateurs rejoints et informés) ;
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Identification des principales menaces et problématiques : compilation de données disponibles sur les usages, problématiques et secteurs, base de données en élaboration, prise de données d’observation sur les plages, photos et images drone.
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Utilisation d’approches d’innovation collaboratives : accompagnement et formation de l’équipe de projet, atelier de travail avec l’équipe pour instaurer un cadre collaboratif à la démarche, identifier les changements souhaités et définir les bases de la planification intégrée de la démarche.
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Ateliers de travail et de concertation avec les acteurs-clés et les utilisateurs : conception d’un premier atelier collaboratif de lancement de la démarche avec les acteurs locaux (initialement prévu le 19 mars et reporté à l’automne 2020 dans le contexte de la pandémie de COVID-19).
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Planification de l’approche auprès de propriétaires : identification de secteurs prioritaires, d’espèces concernées et de propriétaires à approcher.
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Analyse des résultats d’observation des habitats : rapport sur les résultats des observations, présentation aux partenaires, recommandations par secteurs (11) afin d’améliorer les interventions.
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Bonification des activités d’éducation relative à l’environnement : mise à jour et bonification d’activités en lien avec la protection des habitats et les espèces en péril (10 au primaire et cinq au secondaire). Réalisation d’activités sur ces enjeux dans les écoles (28 au primaire et cinq au secondaire).
Pour en connaître davantage, consultez le rapport annuel 2019-2020 du projet.